Si vous voyez cet avis, votre navigateur ne supporte pas correctement les recommandations de la W3C sur le XHTML et le CSS.

CPE Les Trois pommes de Compton

Le trésor de Compton

                                                      
« Regarde, regarde grand-maman, j’en ai trouvé des toutes rouges! 
 Là juste là! Oh c’est vraiment les plus belles!
 Tu peux les prendre pour moi grand-maman ? S’il te plaît dis oui » !


Il y avait là dans cet arbre, au bout d’une branche légèrement courbée, trois magnifiques pommes. Comme si cet arbre, à la venue de ce couple formé d’une dame et d’une petite fille, avait tendu la main pour les offrir. Cet arbre avait pourtant produit des centaines de pommes dont les cueilleurs, au fil des jours, avaient soigneusement cueilli chacun de ses fruits. Il ne restait plus que ces trois pommes, rouges et brillantes, que la petite fille avait tout de suite aperçues. À croire que dans son apparente immobilité l’arbre les avait cachées pour attendre leur venue et leur dévoiler son plus beau trésor : ses trois pommes.

La dame avait elle aussi aperçu ces fruits rouges. À leur vue des images affluèrent à son esprit. Des souvenirs surgirent. Elle connaissait bien ce pommier. C’est elle qui l’avait planté, il y a maintenant bien des années.

« Oui ma petite chérie, oui bien sûr je vais volontiers cueillir ces magnifiques
 pommes  pour toi.  Mais avant j’aimerais te raconter leur histoire.
 Tu veux bien » ?

« Tu connais l’histoire de ces trois pommes grand-maman?
Ho oui, je veux bien. Raconte-moi »!


Le couple s’assis sur l’herbe fraîche sous la branche qui leur tendait ses fruits, au pied de ce pommier qui les attendait. La petite fille avait hâte de découvrir cette histoire. Le pommier était fier de l’entendre à nouveau.

« Tout a débuté dans ce joli village que tu vois là ».


En effet, de là où ils étaient ils pouvaient voir un village entouré de champs verdoyant et de forêts, ondulant de plis et replis sur les versants d’une vallée au creux de laquelle une rivière serpentait doucement. Un soleil brillant au zénith éclairait ce véritable tableau, suspendu dans le temps, auquel la brise du vent donnait vie. À la vue de ceci, la dame était revenue en 1988.


« À l’époque », dit-elle, car si pour elle cela était hier elle savait bien que pour sa petite fille toutes ces années dans le passé représentent une autre époque, notre village grandissait de plus en plus. De jeunes couples et leurs jeunes familles y venaient en grand nombre, attirés par la beauté et la tranquillité de l’endroit. Avec eux grandissait un besoin : un lieu où confier tous ces jeunes enfants à des gens qui veilleraient à leur épanouissement au cœur de ce village, et à l’image de ce lieu de vie ».


« Un groupe de jeunes parents se réunirent et décidèrent de réaliser un projet commun : créer une garderie éducative. Aidé par les gens du village, ce groupe débuta d’innombrables démarches afin de donner vie au rêve qu’ils avaient pour leurs enfants. Tout comme la nature qui les entourait et les habitait, ils étaient armé de cette patience qui défie les saisons et les années. C’est ainsi qu’ils débutèrent leur projet. Et c’est avec la force indéfectible de l’esprit, cette force qui n’est possible que lorsque notre regard est fixé sur un projet qui habite notre cœur, qu’ils le réalisèrent ».

« Convaincre des dizaines de personnes, trouver de l’argent, un bâtiment, aménager des locaux, organiser un programme éducatif, prévoir des règles de fonctionnement, trouver un nom, définir une mission, définir un milieu de vie, faire de la publicité et surtout trouver du personnel qui partagerait le même rêve, la même mission et procurerait l’environnement souhaité pour les enfants, voilà tout ce qui fut accompli pendant huit ans par toutes ces personnes dévouées ».

« Le nom choisi fut la Garderie Les Trois Pommes de Compton ».

« La mission imaginée: créer un milieu complémentaire à la famille, un milieu humainement riche et respectueux des différences de chacun, indépendamment de ses origines, de sa culture ou de sa religion. Une intégration à la vie communautaire favorisant l’échange, le partage, la découverte de soi et de l’autre ».


« Le milieu de vie souhaité: combler chacun des enfants dans son besoin d’amour, de compréhension, de considération, d’écoute, d’action, d’expérimentation, d’expression et de communication. Tendre vers l’autonomie et l’épanouissement de tous à l’intérieur d’un cadre de vie harmonieux, sécuritaire où sont respectés les rythmes, les besoins et les potentiels ».


« En 1996 la garderie éducative ouvre enfin ses portes, fière de son permis pouvant accueillir jusqu’à 42 enfants simultanément. À sa tête, un conseil d’administration enthousiaste, en ses lieux une direction et un personnel motivé et dévoué aux enfants ».


« Puis les choses se sont accélérées. En 1999, la Garderie change de nom pour s’appeler Centre de la Petite Enfance les Trois Pommes de Compton. Son permis augmente à 50 places et se voit confier par le Ministère la mise en place et la gestion de 50 places supplémentaires pour des services de garde en milieu familial avec programme éducatif. Pour répondre à ces nouveaux services le CPE agrandit ses locaux et embauche du nouveau personnel ».


« Même si depuis 2005 le Ministère a réorganisé la gestion des services de garde en milieu familial en une entité autonome à l’extérieur du CPE, ce dernier continu sans relâche d’améliorer ses installations intérieures et extérieures pour toujours offrir aux enfants et au personnel un milieu de vie sécuritaire, vivant et motivant ».


« Mais le joyau du CPE demeure son personnel ».                 


« Pour sa saine gestion et pour avoir embrassé depuis sa création le caractère éducatif dans un milieu de vie axé sur les enfants et la communauté, le CPE Les Trois Pommes de Compton rayonne dans son domaine et fait figure d’exemple dans toute sa région. Le dévouement de tous les parents bénévoles qui ont successivement soutenu le CPE, l’engagement de la direction envers son personnel pour la qualité de vie, la formation, la transparence de même que le travail extraordinaire du personnel pour procurer aux enfants ce qu’ils ont besoin, distingue par-dessus tout le CPE ».


« Tu sais », continua la grand-maman, « notre village était autrefois reconnu pour son grand nombre de vergers et la qualité de ses pommes. Au même moment où les jeunes parents travaillaient très fort à la réalisation du projet du CPE, des temps difficiles sont venus et quelques vergers ont été remplacés par des champs verdoyant comme tu vois maintenant. Mais la nature ne perd jamais rien pour ne pas le remplacer par quelque chose de toujours mieux. Compton a peut-être quelques vergers en moins, mais il a maintenant une véritable pépinière de jeunesse où toutes les valeurs de la vie communautaire sont transmises, patiemment, jour après jour, au fil des saisons et des années à ceux qui un jour fixeront leur regard sur un autre projet qu’ils tiendront dans leur cœur. Et nul ne les empêchera alors de le réaliser ».

Lorsque la grand-maman eu terminé son histoire la petite fille, les yeux brillants comme ces pommes au soleil, regarda la branche au-dessus d’eux.

« Regarde, regarde grand-maman, la branche elle a baissée!
Je suis capable de ramasser les pommes moi-même maintenant!
Je suis devenu grande ! Je peux prendre les pommes grand-maman?
S’il te plaît dis oui »!

La grand-maman laissa prendre les pommes à la petite fille puis toutes les deux s’en retournèrent vers le village. Tout en tenant la main de sa grande fille, elle regarda l’arbre par-dessus son épaule et lui dit: « merci ».

L’arbre, pour les saluer, releva la branche qui avait tenu son trésor. Puis il se remit à penser à la saison prochaine, à toutes ces pommes qu’il aimait produire. Et déjà il rêvait de ce moment où la dame reviendrait, avec un autre petit enfant, raconter son histoire. Les saisons, les années passeraient vite. Il était patient. De cette patience dont est faite la nature.

Pour eux, il gardera son trésor : Les Trois Pommes de Compton.