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Pédagogie

L'APPROCHE ÉDUCATIVE

Notre rôle premier, en tant qu’éducatrice, étant d’être un guide pour les enfants dont nous avons la responsabilité, il est essentiel de bien connaître le développement de l’enfant et de cibler nos interventions. Voici donc quelques principes fondamentaux qui méritent une réflexion qui nous permettra de nous situer en tant que guide.

 

AIDER AU DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Investir dans toutes les dimensions du développement global de l’enfant plutôt que dans une seule dimension.

Aménager l’espace de manière à ce qu’il puisse bouger, explorer, manipuler, faire des choix et vivre une panoplie d’expériences stimulantes et variées chaque jour.

Observer l’enfant pour apprendre à le connaître afin d’être en mesure de lui proposer des activités, du matériel, des défis ainsi que le contact humain dont il a besoin.

Apprendre à l’enfant des « choses qui disent quelque chose », c'est-à-dire qu’il doit sentir que les choses qu’il apprend sont reliées concrètement à sa vie, qu’elles ont un sens. Par exemple, un enfant a de plus grandes chances de retenir ses couleurs si l’on discute des couleurs des aliments que contient son assiette plutôt que d’insister sur les couleurs des différents cartons étalés devant lui. En situation d’apprentissage, nous devons donc miser sur l’interpellation de son monde émotif.

 

RESPECTER L’UNICITÉ DE L’ENFANT

En évitant de le comparer aux autres. L’enfant apprend à son rythme et surtout, quand il est prêt. Un enfant qui marche tôt apprendra peut-être à parler un peu plus tard et vice-versa.

Lui offrir un moment privilégié, seul avec nous, chaque jour, si possible au moment où il en a le plus besoin. Par exemple, un enfant peut avoir le plus besoin de notre présence à son arrivée, alors qu’un autre peut en avoir le plus besoin à la levée de la sieste.


FAVORISER L’AUTONOMIE DE L’ENFANT

Lorsque l’enfant fait de nouveaux apprentissages et franchit des étapes de son développement, cela lui demande beaucoup d’énergie. Si nous lui assurons notre présence et qu’il se voit encourager lorsqu’il veut prendre son élan, il se sentira plus confiant.

Favoriser l’autonomie d’un bébé signifie le laisser jouer et explorer, sans le faire pour lui. C’est aussi le rassurer en verbalisant ses émotions, l’encourager dans ses essais en mettant des mots sur ce qu’il fait et le féliciter lorsqu’il réussit. Le bébé a besoin de notre admiration.

Favoriser l’autonomie d’un enfant signifie être attentif à ses initiatives et lui permettre de les vivre pleinement. C’est le laisser agir à sa façon, sans lui imposer nos façons de faire, en restant toutefois à son écoute. De cette façon, nous sommes prêtes à lui venir en aide s’il en manifeste le désir. Par exemple, si l’enfant veut mettre lui-même ses souliers pour aller au parc, il vaut mieux miser sur l’effort qu’il a envie de mettre sur le moment plutôt que de le faire à sa place pour sauver du temps. Cela lui ferait perdre son intérêt et ne ferait que retarder l’apprentissage pour lequel il était prêt. S’il veut nous aider dans nos tâches telles que plier les vêtements ou essuyer la vaisselle, il importe peu que les vêtements soient parfaitement pliés ou la vaisselle complètement séchée. Ce qui prime, c’est la satisfaction, la fierté qu’il retire de cette activité. Chaque apprentissage, aussi anodin semble-t-il, constitue la base de tous les apprentissages futurs.

Nous avons la grande responsabilité de fournir à l’enfant des occasions de devenir compétent. N’est-ce pas là une bonne raison pour se demander chaque matin : « Que puis-je proposer aujourd’hui pour aider tel enfant à connaître un succès? ». N’oublions pas que ce sont les réussites répétées qui permettront à l’enfant d’obtenir une estime de soi positive et par la même occasion, d’avoir le désir d’apprendre.

 

VERBALISER ET ÉCOUTER L’ENFANT

« Avec les enfants on est trop souvent sur la planète TAIRE » (Françoise Dolto)

Notre écoute lorsqu’un enfant parle ainsi que notre façon de communiquer avec lui sont sans contredit la meilleure façon d’amorcer la danse de la communication. C’est-à-dire que plus nous lui parlons, plus il va comprendre, plus il va comprendre, plus il fera l’acquisition de mots pour s’exprimer et plus il se sentira écouté, plus il aura envie de parler.

 

CINQ CIRCONSTANCES DE COMMUNICATION AIDENT À ÉTABLIR UNE BONNE RELATION AVEC L'ENFANT :

Décrire (lors des soins de base)
Chaque geste lorsqu’on touche le corps d’un enfant doit être décrit. Qu’il s’agisse de le nourrir, de le changer, de le bercer ou de l’habiller, décrire nos gestes (et ce que l’enfant fait, bien entendu) en le regardant dans les yeux consiste en quelque sorte à faire participer l’enfant à son propre soin de base. En évitant de se concentrer seulement sur la tâche à effectuer, en adoptant des gestes tout en douceur ainsi en parlant d’une voix douce, on établit le contact. Voilà une belle occasion de verbaliser ce qu’il ressent par ses cinq sens : la chaleur et l’odeur des aliments, les doigts qui glissent sur sa peau et qui le chatouille, etc.

Prévenir (avant les événements qui signifient quelque chose pour l’enfant)
Même si l’enfant ne semble pas nous comprendre, il demeure important qu’on lui mentionne ce qui va se produire dans un futur proche. Un simple : « Je vais changer ta couche dans une minute » ou « on va manger bientôt » ou « C’est bientôt l’heure du dodo » fait toute la différence, car c’est justement ces phrases qui feront en sorte que peu à peu, l’enfant sera capable d’anticiper les événements et de s’y préparer.

Observer et commenter (lorsque l’enfant joue)
Bien que l’enfant ait besoin de sentir que ses efforts, ses succès, ses difficultés soient observés et commentés, il faut éviter de faire des critiques et de féliciter de manière excessive. En décrivant simplement ce que fait l’enfant : « Bravo, tu as réussi à entrer la forme au bon endroit! », le voilà tout à fait encouragé à poursuivre son exploration.

Décoder (lorsque l’enfant ressent un malaise ou éprouve une émotion)
Voilà un beau défi : décoder ce que l’enfant ressent en se mettant à sa place plutôt que d’émettre un jugement rapide. Au même titre qu’un adulte, les enfants ont le droit d’exprimer leurs émotions qu’elles soient de nature positive ou négative. Un bon guide se doit de les accepter et de les verbaliser à leur juste valeur, en ce sens où, l’enfant a plus de chance de se sentir compris et de développer sa confiance en nous si on lui dit : « oh! Tu as mal… Tu t’es cogné la tête sur la table » que si on lui dit : « Mais non! Ne pleure pas! Ça ne fait pas si mal que ça! Tu exagères toujours! ». Il arrive aussi parfois certaines situations où il est plus difficile de décoder ce que l’enfant ressent ou veut nous dire. Nous pouvons alors faire appel à lui, lui demander comment nous pouvons l’aider : « Je ne comprends pas ce que tu veux me dire, mais je vois que ça ne va pas. Qu’est-ce qui se passe? ». Même un enfant trouvera souvent le moyen de nous donner un indice, il suffit d’être attentive.

Dire (lorsque nous éprouvons une émotion)
Il vaut mille fois mieux dire les vraies choses à l’enfant : « Je me sens très fatiguée aujourd’hui » plutôt que de faire semblant d’être débordante d’énergie. Les enfants sont de petits êtres très réceptifs et savent souvent nous décoder mieux que nous ne savons les décoder. En fait, plus l’enfant est petit, plus il est réceptif. Faire semblant amène l’enfant à croire qu’il ne peut pas se fier à ses perceptions et il peut se sentir in sécure dans sa relation avec nous. En exprimant nos émotions, nous lui montrons non seulement le bon exemple, mais cela nous fait prendre encore plus conscience de celles-ci. Par exemple, réaliser pleinement que nous sommes fatigués nous permet de réfléchir aux façons d’empêcher cette fatigue de miner la journée de tous, puisque fatigue égale parfois impatience.



Août 2016